Histoire de Frozes

Remerciements à Monsieur Gérard LEVEQUE pour ses recherches sur l’histoire de notre village

FROZES ET SON PASSE

article du bulletin municipal de la commune de frozes de 1993

Depuis quand la vie humaine existe-t-elle à FROZES ? La réponse est difficile!

Il y a des monuments préhistoriques dans la proche région: le Dolmen de « Massigny » sur la commune de Villiers, le Menhir de la « Pierre Levée » à Cillais.

LES GAULOIS

Plus près de nous, les Celtes ou Gaulois auraient installé une soixantaine de clans ou tribus en Gaule. Le clan qui nous intéresse est celui des « Pictons », habitant un territoire allant de l’embouchure de la Loire aux Charentes et au Limousin. Leur capitale est « Limonum » Poitiers.

LES ROMAINS

En l’an 27 avant notre ère, l’Empereur romain Octave s’installe à Narbonne pour organiser la Gaule Romaine. Celle-ci fut divisée en trois provinces.

Pour notre part, nous étions dans l’Aquitaine, capitale Bordeaux.

Poitiers devint un centre administratif, militaire, commercial et politique de premier ordre, une des plus importantes cités de la Gaule Romaine.

Il y avait à Cillais, un camp Gallo-Romain, la voie romaine qui reliait Poitiers à Nantes suivait à peu près le tracé actuel de la route nationale en face de notre commune.

En 1841 quand les Ponts et Chaussées ont refait la Nationale, des restes importants de pavage romain furent découverts près d’Ayron.

Au IIIème siècle, le Christianisme se répandait peu à peu. Saint Hilaire fut le premier évêque de Poitiers en l’an 350.

LES BARBARES

Venant du Rhin, les hordes barbares ont pillé Poitiers en276 avant de continuer sur l’Espagne.

Puis tout recommença deux siècles plus tard, les Wisigoths s’installèrent dans notre région en 418.

L’an 507 vit à Vouillé, la bataille des Francs contre les Wisigoths où Clovis a tué Alaric, mais il s’en fallut de peu que deux assistants d’Alaric ne l’abattent à son tour; il ne dût son salut qu’à la vitesse de son cheval.

Le fils de Clovis, Clotaire ler Roi des Francs dispose du domaine de Vouillé. Il avait épousé la fille d’un Roi de Thuringe, « Radegonde ».

En 553, elle décida de quitter son époux pour se donner à Dieu; elle fonda à Poitiers l’église « Sainte Marie hors des murs » et le premier monastère de femmes des Gaules « Sainte Croix ». Clotaire la fit rechercher, finit par céder et fit don à la Reine son épouse du domaine de Vouillé en 558.

A la mort de la Sainte, le vocable de Sainte Marie hors des murs fît place à celui de Sainte-Radegonde et c’est le chapitre de Sainte Radegonde qui devint propriétaire. A l’époque de la donation, le domaine de Vouillé courrait le territoire actuel des communes de Vouillé, Frozes, le Rochereau, Villiers, Yversay, Civray. En plus, les 1018 arpents de la forêt de Vouillé (plus de 600 ha).

Puis c’est l’invasion arabe de notre région. Leur armée est défaite par Charles MARTEL et ses troupes. Leur chef Abd-erRhamon périt à Moussay le 25 Octobre 732.

Les arabes à peine disparus, le Poitou fut ravagé par la lutte vite reprise entre les Francs et les Aquitains, donc les Poitevins qui voulaient leur indépendance, puis par les incursions effrayantes des Vikings, installés dans 1′lle de Ré. Cela dura tout le IXème siècle.

L’AQUITAINE INDEPENDANTE

L’Aquitaine indépendante va durer, avec des hauts et des bas.

Le Roi Philippe-Auguste occupe le Poitou en 1204, bientôt repoussé par Jean-Sans-Terre arrivé d’Angleterre. La paix fut conclue. Poitiers restait Aquitain, donc anglais.

En 1324, Charles de Valois occupe à nouveau le Poitou, puis Edouard Il. Vint l’an 1356 avec la bataille de Nouaillé-Maupertuis où 40 000 Français furent écrasés par 12 000 Anglo-Gascons. Ainsi commença la guerre de cent ans qui se termina en 1453.

En décembre 1372, le Traité de Loudun rend Poitiers à la France.

Pendant cette longue période de troubles, le sort des populations campagnardes était rien moins qu’enviable car elles étaient pillées, razziées par toutes les bandes de gens de guerre.

C’en est fini de la grande politique mais malheureusement le XVIème siècle vit dans notre région se dérouler des scènes atroces des guerres de religion qui ruinèrent ce pays plus à fond qu’aucune guerre étrangère.

L’église de Vouillé fut pillée en 1562, 1563, 1564, 1572, 1606 et les archives brûlées.

LA PAROISSE DE VOUILLE

Elle était immense. Elle était divisée en « barge » (terme curieux). C’est ici, un ou plusieurs villages avec leur terroir formant une section de paroisse. Ces barges sont celles de : Vouillé bourg, Traversonne, Civray Les Essarts, Yversay, Villiers, Frozes y compris Le Rochereau.

Cette topographie recouvre exactement celle de la donation de Clotaire ler à Sainte Radegonde.

Le chapitre de Sainte Radegonde était le seigneur châtelain et haut justicier de la paroisse de Vouillé, mais pour notre bourg de Frozes c’est un peu plus compliqué, car une partie relevait de la seigneurie de Maillé, appartenant à l’Abbaye de Sainte Croix.

FROZES

Ce nom « FROZES » nous viendrait du féminin de l’adjectif poitevin « frou » (terre inculte). A FROZES, un terroir s’appelle le FROU prouvant ainsi l’origine.

Frozes est cité pour la première fois vers 1149. Par cette chartre, Etienne BONNEAU et son frère Gosselin donnent à l’église de Sainte Radegonde leur portion de dîme de Frozes et de « Nuilleco ». S’ils agissent comme seigneur de Frozes, ils n’en portent point encore le titre.

« Nuilleco » (aujourd’hui détruit) est appelé « Villa Nuellec » par une chartre de 1129 par laquelle Guillaume VIII exempte de tout droit la Villa Nuellec comme l’avait fait son père en 1095.

Le Pape Alexandre 111, le 19 Février 1 164 met l’Abbaye de Sainte Croix sous la protection du Saint Siège et tous ses biens parmi lesquels le « Curtis » de Frozes prouvant l’existence d’un domaine de Sainte Croix.

A Partir de 1190 on voit apparaître la famille « De Frozes » en possession de la seigneurie habitant le château de Frozes rendant hommage à Sainte Croix mais également bien considérée par Sainte Radegonde.

Dès 1312, Guillaume De Frozes était seigneur du « Marchais ».

Hugues De Frozes avait un frère Hugues « du Deffens ». Le fief de Sainte Radegonde connut les ravages de la guerre de cent ans. La Villa Nuellico se trouvait dans cet espace ravagé et disparut à cette date (1389). Y avait-il un simple domaine rural ou un petit village, nul ne le sait. Le nom de « Villa Nuellico » s’est conservé jusqu’à nous : c’est la « Vallée de Neuillet ».

Le village de Frozes ne fut pas touché par les horreurs de la guerre.

Les « De Frozes » sont souvent en procès avec le chapitre de Sainte Radegonde tachant toujours d’étendre leurs droits. Le 18 Août 1463, Pierre De Frozes occupe le Moulin de Guilbaut à la tête de 80 amis du Mirebalais et hommes d’armes divers. Une fois maître du Moulin, il va donner l’assaut à Vouillé et enfoncer les portes des fortifications.

le 21 Avril 1506 la seigneurie de Frozes fut partagée pour cause de dettes de la famille de Marconnay propriétaire et seigneur. L’hôtel de Frozes qualifié de forteresse fut adjugé à Michel Mourault, sieur de la Vacherie. Les frères de Marconnay eurent le 2ème lot : maisons, terres, etc… plus la permission d’ériger une maison-fort.

Depuis le partage de 1506 la partie de la seigneurie de Frozes avec maison à ériger, reste la propriété des De Marconnay jusqu’au 1 0 Décembre 15 53, date à laquelle ils l’arrentent à perpétuité à Sire Jacques Courtinier pour lui et les siens. Ce fief convenait d’autant mieux à Jacques Courtinier que le 9 Juillet 1554 celui-ci s’était par échange rendu acquéreur à Frozes d’un petit fief noble avec maison seigneuriale modeste « Le Pinier ». De la sorte, la question de la maison seigneuriale à ériger était résolue et Courtinier devenait seigneur du Pinier et de Frozes (en partie).

En 1590, Nicolas Courtinier succède à son père. Sa fille épousa le 31 mai 1576 Adam Blacvod, conseiller au Présidial de Poitiers. Ce fut Adarn Blacvod qui eut les fiefs du Pinier et de Frozes en partie en 1604.

Adam Blacvod est un personnage considérable. Né en 1539 à Dumferline, d’une excellente famille d’Ecosse, conseiller de Marie Stuart, reine d’Ecosse dont il est le serviteur loyal et dévoué. Littérateur distingué, auteur de nombreux ouvrages latins et français parmi lesquels se trouve sa fameuse défense de la reine Marie Stuart.

Le fief de Sainte Croix était un ensemble d’un seul tenant touchant le domaine de Maillé. Sur ce fief le « terrage » était perçu par Sainte Croix et la « dîme » par Sainte Radegonde. Il y eut des différends entre ces deux communautés religieuses au sujet de Frozes; cela dura plus d’un demi millénaire. Le conflit fut tranché par Louis XIV en cour de Parlement mais ne fut vraiment éteint qu’avec la suppression des droits féodaux en 1789. Le bounoyement des limites eut lieu en 1686.

LA SEIGNEURIE DE FROZES

- de 1190 à 1467: La famille « De Frozes » (on compte 32 De Frozes : 29 hommes et 3 femmes).

- 1467: La famille « De Ry » la mère de Pierre De Ry était Thenette de Frozes.

- 1485 : L’illustre famille « De Marconnay » la mère de Pierre de Marconnay était Berthelonne de Ry.

- 21 Avril 1506 : La seigneurie est partagée pour cause de dettes.

Le ler lot comprend:

L’hôtel fort, cour, enclos, fuye, garenne, grange, 25 septerées de terres labourables, I’hommage dû du « Marchais », tierce partie des hommes roturiers.

-au Sieur « Mourault » de La Vacherie.

-1534 : Antoine « Chambort » gendre de Mourault.

-1599 : Le château est saisi.

-1612 : Revient aux « Mourault ».

-1660 : »Dupont de Cherzay ».

-1665 : Le château est saisi

-1694 : Jacques « Borne » sa femme est la fille de « Dupont de Cherzay ».

-1706: Nouvelle saisie.

-1706: Famille « Soulas ».

-1725: « Gaborit de Trié ».

-1737: Famille « Soulas ».

-1752 : « Courtinier de la Millonchère ». Il fut arrêté chez lui le 29 Septembre 1793.

Le 2ème lot comprend:

« tout le parsus » soit maisons, terres labourables, près, bois, cens, rentes, fief de vignes, moulins, plus la permission d’ériger une maison fort, fuye, garenne.

- aux frères De « Marconnay ».

- 10 Décembre’ 1553 : ils l’arrentent à Jacques Courtinier.

- 9 Juillet 1554 : Jacques Courtinier se rend acquéreur du Pinier.

- 1604: Adam Blacvod, sa femme est une fille Courtinier.

- 1776 : « Bellin de la Boutaudière », sa femme est Marie-Thérèse Charlotte Blacvod. Il fut arrêté chez lui le 4 Octobre 1793.

LE CADRE DE LA VIE QUOTIDIENNE

Le cœur de la paroisse de Vouillé c’était bien son église, mais nous ne savons rien de ses origines.

La première pierre de l’édifice actuel fut posée le 23 Juin 1861. Le clocher ne fut jamais terminé, un accident mortel étant survenu au cours de sa construction.

Au XVIllème siècle, la population se décompose de la façon suivante:

- Barge de Vouillé (bourg) : 175 feux

- Barge de Frozes + Le Rochereau : 290 feux

- Barge de Villiers : 120 feux

- Barge du Grand Yversay : 107feux

- Barge du Civray + Les Essarts : 72feux

- Barge de Traversonne : 76feux

TOTAL : 840 feux

LES INSTITUTIONS

A – La vie publique:

Elle est dominée par les assemblées des communautés d’habitants qui donnèrent à la vie de la France de l’ancien régime une coloration très différente des lieux communs généralement admis.

La première eut lieu le 22 Février 1427 pour la nécessité de défendre la paroisse contre les empiètements du seigneur de Montreuil-Bonnin.

Jusqu’en 1612, ces assemblées se tiennent toutes devant l’église à l’issue de la messe paroissiale. A partir de 1612, les assemblées générales particulières se tiennent aux centres des barges pour examiner les questions les intéressant.

Ainsi à Frozes en 1612, 1620, 1621, 1624, 1648, 1774, 1785, ces assemblées ont lieu devant la « Croix » (qui existait dès 1524).

A partir de 1787, les assemblées furent censitaires. Il y eut un cens électoral ( il faut payer 10 livres d’impôt pour être électeur). Les élus municipaux furent proportionnels aux nombres de feux (9 pour Frozes, 6 pour Vouillé bourg, 3 pour les autres barges), un syndic était élu en plus de ces membres.

L’assemblée était présidée de droit par le seigneur (le chapitre de Sainte Radegonde), il avait à sa droite le curé de la paroisse, le syndic à sa gauche.

A la révolution, les assemblées furent supprimées. Les 6 barges devinrent 6 communes.

De 1815 à 1848, le système censitaire (avec cens électoral) fut mis en vigueur.

En 1848, le suffrage universel établit le système d’élections communales que nous connaissons.

L’acte de décès de la paroisse a été dressé en 1790.

Le Rochereau fut séparé de Frozes le 7 Septembre 1845 pour mettre fin aux querelles de bergers de Frozes et du Rochereau au sujet de landes sur lesquelles ils menaient paître leurs troupeaux.

B – Les associations d’agriculteurs :

Les agriculteurs constituèrent des communautés pour alléger leur travail par la solidarité et l’entraide. Ces communautés portent le nom de « fréresche », terme disparu qui signifiait alors groupe de frères, famille, parenté et, vu du côté fiscal, rentes féodales solidaires.

Le receveur du chapitre de Sainte Radegonde appelait simplement les fréresches « Rentes perpétuelles solidaires en nature ou en argent ».

La fréresche du Baussay à Frozes fut créée en 1391 par Guillaume et Jean Baussay, elle vécut jusqu’en 1789 dans ses limites de 1391, mesurant 486 boisselées de Vouillé soit 57 ha et 52 ares pour un devoir de 160 boisseaux de froment, mesure de Poitiers(le boisseau d’ancien régime correspond à la quantité de grains nécessaire pour ensemencer une boisselée et valait 14,13 1 à Poitiers et 25,43 1 à Vouillé).

A cette époque, la plaine au Nord de la rivière, Liniers, Yversay, Frozes, Vouillé et Traversonne était défrichée entièrement, exceptée au centre, le bois des Deffens.

Un acte capitulaire du chapitre de Sainte Radegonde du 21 Janvier 1389 nous apprend que les terroirs entre Vouillé et

Champigny-le-sec avaient été saccagés de cultures et abandonnés par rapport aux guerres, mortalités et raretés d’hommes.

Ce sont des terres calcaires des « cosses » terres chaudes et légères, faciles à travailler à la main et à l’arreau, terres à vigne et à froment. Les outils de travail étaient principalement le pic dit « picornu » à deux pointes et deux oreilles et l’arreau traîné par des ânes pour les labours.

Le vignoble considérable était entièrement fait à la main. En 1785, la fréresche du Boussay comprend 6 maisons, 54 tenanciers et s’étend sur 670 parcelles incluses dans 2 grandes pièces délimitées par des chemins.

Les mesures de l’ancien régime:

  • le pouce = 2,707 cm
  • le pied: 12 pouces = 32,5 cm
  • le pas = 62,4 cm
  • la chaînée = 25 pieds carrés = 66m2
  • la boisselée = 10 chaînées = 6,60 ares
  • l’arpent des Eaux et Forêts = environ 51 ares

Après la révolution à Frozes, la boisselée valait 10 ares.

Les contenances:

  • le boisseau = quantité nécessaire pour semer une boisselée (25,431) mesure de Vouillé (14,13 I) mesure de Poitiers
  • le septier ou sétier = 12 boisseaux
  • la mine = mesure utilisée pour l’avoine.

LE VIGNOBLE

Introduite à l’époque Gallo-Romaine, la vigne s’étendait en Poitou.

Il fut détruit par les troupes des Franques puis par les Arabes.

Le vignoble du Poitou avait une grande réputation au XIlème siècle. Les vins allaient en Angleterre. Le cépage était le Pineau noir appelé Pineau du Poitou. Il est entièrement travaillé à la main ; l’unité de mesure le « journal » de vigne est l’étendue que pouvait travailler le vigneron dans sa journée et comprend 240 pieds de vigne plantés à 5 pieds en tous sens, soit 1,65 mètres et vaut 6,60 ares.

Il n’était pas soutenu, s’étalait à l’horizontale, il ressemblait à une forêt naine. Il fut malmené pendant la guerre de Cent Ans et plus encore pendant les guerres de religion.

Le vignoble du Haut Poitou s’étendait sur 35 000 à 40 000 ha pour un rendement de 15 hl/ha. Tel que, ce vignoble fit la fortune du pays.

Le Pineau laisse peu à peu la place à des cépages plus grossiers : « Errage » et « Lot » appelé « Jacobin ».

Au XVIIIème siècle, les prix se sont envolés. Le Pineau passe de 8,55 Frs (Francs or de 1914) en 1727 à 120 Frs en 1789 et 150 Frs en 1790.

Le vin commun de 6,25 Frs en 1727 à 100 Frs en 1790.

Aujourd’hui comme hier, l’évènement capital de l’année est celui des vendanges.

Ce moment solennel comportait la proclamation du « Bon » de vendange et du « Pas » de vendange.

Le « Bon » était la proclamation publique du moment à partir duquel pouvait commencer la vendange.

Le « Pas » était le lieu de passage obligatoire des charreaux pour l’acquittement des dîmes au chapitre.

LES CEREALES

Elles sont constituées par le froment, l’avoine, l’orge, le seigle.

Les semences n’étaient pas sélectionnées; quant au matériel, il fallait 3 ou 4 passages d’arreau traîné par des ânes, mulets ou chevaux. On moissonnait à la foueille et battait au fléau.

On récoltait une fois la semence en année médiocre, deux fois le semence en année moyenne et trois fois en très bonne année.

Comme pour le vin, les prix s’envolèrent. Le blé passade 5,70 Frs l’hl en 1727 à 7,98 Frs en 1736 ; 13,43 Frs en 1763 et 1790.

LES SALAIRES

Il fait 18jours de travail à 8 sols l’un pour acheter un boisseau de blé en 1732, 74jours en 1788 (année de famine).

LA NOURRITURE

La campagne cultivait des légumes : carottes, navets, panais, choux, aulx divers, etc…

On mangeait peu de viande. La viande noble était le gibier, on consommait des produits de basse-cour, du poisson, guère de mouton, élevé pour sa laine, du porc qui était à la campagne le fond de l’alimentation carnée.

LES MALADIES

La peste noire au milieu du XIVème siècle importée d’Orient coucha chez nous du tiers à la moitié de la population. Les survivants se regardaient hébétés.

Il y eut aussi des lépreux au Moyen Age que l’on ne savait pas soigner et qui étaient tenus rigoureusement à l’écart de la population, bien qu’aidés et secourus.

DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES

A différents endroits de la commune furent découverts des souterrains. Un seul fut étudié par le Spéléo-Club Poitevin.

Ce souterrain découvert en 1967, par un agriculteur labourant son champs, au lieu-dit « Les Gros » est à 100 mètres de la vieille croix. Les conclusions sont nettes. Le souterrain fut occupé deux fois. Les restes de poteries reconnus du XlVème siècle, cela correspond au ravage de 1389. Le souterrain fut occupé une seconde fois à la révolution. Le terroir des « Gros » (gros = unité de prébende) servait à la perception des dîmes et terrages de Sainte Radegonde qui était importante à Frozes. Il n’y eut une grange dîmière qu’en 1527. La dîme au 1/3 concernait en 13 84 vins, froment, baillarge, avoine, pois, fève, pourceaux, agneaux, laines, lins et chanvres.

En 1517, quatre ténéments de Frozes fournissent 1216 boisseaux, cela fait 309,35 hl.

En 1694, une maison d’exploitation fut construite.

Tout cela devint en 1770 la propriété de Pierre Roy, gendre de Jean Provost, fermier des dîmes et terrages de Frozes et négociant en blé et vin.

Ces deux personnes étaient en 1789, la famille la plus riche de Frozes en terres, vignes et maisons. Ils étaient encore les occupants du souterrain refuge étudié.

1793 amène la terreur et la loi du maximum. La circulation des grains est interdite et la déclaration des récoltes obligatoire.

La police révolutionnaire vint opérer à Frozes.

  • Courtinier de la Millonchère, seigneur du château fut arrêté.

  • Bellin de la Boutaudière, seigneur du Pinier aussi.

  • Chez Roy et Provost on ne trouva rien à signaler. Le souterrain refuge était devenu leur réserve de grains.

Lorsque la tourmente révolutionnaire fut passée, le fils de Provost devint Maire de Frozes jusqu’en 1809. Le fils de Pierre Roy acheta le château d’Yversay en 1813 et devint le Maire en 1815.

Le négoce avait porté ses fruits. Ils ont bénéficié de la hausse des vins (4 fois le prix de 1730) et des blés (3 fois).

LE SECOND EMPIRE

Il y eut un grand essor de la France pendant cette période.

Une grande partie des maisons de notre commune fut construite à cette époque.

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